[Avant-match : FC Metz – AS Saint-Etienne] Sortir les vers du fruit

Le FC Metz retrouve sa (magnifique) pelouse en accueillant Saint-Etienne. Les messins n’ont pas d’autre choix que de se sublimer pour mettre fin à une trop longue mauvaise série.

Octobre a soufflé le froid sur le FC Metz. Les Grenats ont pâli à l’extérieur quand bien même le partage comptable n’aurait pas été usurpé. Et les déconvenues loin de Saint-Symphorien n’ont pas été compensées à domicile, bien au contraire, où Metz s’est embourbé dans les grandes largeurs. D’ordinaire, les mois messins se suivent sans se ressembler et il est à souhaiter que le bilan famélique d’octobre (une qualification laborieuse chez un pensionnaire du National en Coupe de la Ligue) retrouve très vite des couleurs.

Saint-Etienne est le nouvel obstacle du parcours messin. Un adversaire européen qui entend bien notamment profiter du billard mosellan reconnu, pour repartir les poches pleines. Les hommes de Philippe Hinschberger ont en tous cas pu constater qu’un match européen dans les jambes trois jours plus tôt n’est en rien un gage d’espoir, tant les passages monégasque et niçois ont été tempétueux. Reste que l’ASSE est une formation moins portée sur la vivacité et la technicité de son milieu de terrain, là où se fait toute la différence. Mais Metz a des maux à soigner et des plaies à panser après les dernières gifles reçues.

Guido Milan et ses partenaires doivent retrouver une rigueur défensive. Photo : Foot365
Guido Milan et ses partenaires doivent retrouver une rigueur défensive. Photo : Foot365

Le jeu messin doit gagner en variété et en densité pour espérer repartir du bon pied. Les opportunités se font trop rare et il apparaît quasi mal venu de louer un double réalisme face à Nice par exemple, lorsque celui-ci est plombé par quatre buts dont deux résultant de grossières erreurs défensives. La défense justement, le souci messin numéro un à domicile, trop souvent en danger, inquiétée sur chaque offensive adverse, elle doit impérativement resserrer une ligne perforée à souhait.

Philippe Hinschberger serait tout autant inspiré de repenser un schéma qui ne sied décidemment pas au FC Metz version 2016. Mevlut Erding, en panne sèche depuis cinq rencontres, est globalement peu servi, devant faire office à la fois de point de fixation et de finisseur. L’attaquant turc ne fait dans l’économie et son apport au jeu est indéniable. La force offensive messine manque encore cruellement de liant. “Autour de moi, des joueurs comme Opa Nguette et Ismaila Sarr doivent être plus réguliers et ambitieux car ils ont des qualités vraiment exceptionnelles”, souligne l’ancien stéphanois. Et d’ajouter “il faut que la performance collective soit au niveau. Je ne peux pas marquer tout seul”. Sans rechigner, Mevlut Erding trouve le temps long.

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Mevlut Erding aurait bien besoin de soutien devant. Photo : Républicain Lorrain

Les messins ont apprécié la manifestation spontanée, bruyante et bon enfant des membres de la Horda Frenetik, mardi à l’entraînement, une sortie marquée du sceau du soutien des supporters pour une équipe sur la pente raide. “Leur mouvement doit nous pousser à trouver la bonne réponse sur le terrain”, explique Philippe Hinschberger. Le soutien est indéfectible mais il souffre de l’attente, celle d’un succès à Saint-Symphorien, dont le dernier remonte déjà à fin août. Il souffre aussi de vieux fantômes terrorisant de longs mois durant, lors du dernier éphémère passage en Ligue 1, une formation manquant d’à peu près tout.

Il est en tous cas temps de redistribuer les cartes d’un jeu qui s’apparente bien trop souvent à de l’approximation. Metz a un besoin urgent de points et il va falloir prendre des risques tout en offrant une véritable rigueur défensive. L’association, délicate à trouver jusqu’alors, doit être rythmée d’un pressing autrement plus intense et collectif. Les messins doivent mettre les moyens dans les ambitions qui sont les leurs. Saint-Etienne, qui se déplace sans son buteur, Robert Beric, a d’autres atouts pour venir se servir à Saint-Symphorien. Prévenus, le défi est de taille. De l’audace !

 

 

 

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