Le FC Metz peut asseoir son maintien en recevant Nancy. L’idée est belle, qu’elle se concrétise !

A défaut de courage, le FC Metz a-t-il seulement une fierté ? Le naufrage titanesque à Lorient permet d’en douter. Enième acte de torture d’une saison devenue bien longue. Après la marée merlu, les Messins abordent avec leurs sempiternelles interrogations, un derby retour synonyme de rachat et potentiellement de maintien. L’objectif est double. Comme cela a été (trop) souvent le cas, pourtant face à des concurrents de “son championnat” les joueurs de Philippe Hinschberger avaient pris le bouillon à Marcel Picot (4-0), une raclée aussi mémorable qu’inattendue.

Laborieux, spectateurs, les Messins avaient été bousculés dans les grandes largeurs, comme au Moustoir. D’entrée ils n’étaient pas arrivés la bave aux lèvres, trop rapidement ils avaient capitulé, avant de sombrer de manière affligeante. Cinq mois plus tard, les vieux démons apathiques ont resurgi en terre bretonne, et une semaine avant un derby qui devait rendre la monnaie de la pièce à des Nancéiens fiévreux, cela n’incite pas à l’optimisme d’une soirée vengeresse.

Pourtant, à quelques encablures d’un maintien bouclé, les Messins doivent saisir enfin l’opportunité de clore l’agaçant suspens avec un succès, si ce n’est probant, au moins soulageant d’un point de vue comptable. C’est tout ce que l’on retiendra de cette saison messine ubuesque et statistiquement désopilante. Gagner n’effacera bien sûr pas tout le déferlement d’ineptie footballistique qu’il a été donner de subir depuis neuf mois, mais il est des circonstances où l’on apprend à se contenter du minimum. Cette fois, cela tient en quatre mots, victoire dans le derby.

Parce que rien ne remplacera la ferveur de cette rencontre tant attendue, parce que l’exaltation est un plat dont on ne demande qu’à se resservir, parce que ces moments d’intense passion ont par le passé abouti souvent à l’ivresse, et pour le coup, plus rationnellement, parce que Metz aurait alors achevé son intense défi du maintien, ce derby vaut son pesant d’or. La suprématie peut-être, mais surtout la gagne et la haine mordicus de la défaite, car rien ne saurait justifier une prestation qui ne soit pas à la hauteur de l’événement.

Le maintien d’abord, le derby ensuite mais le derby quand même. S’offrir le premier en se payant le second, voilà le défi. Il est de taille pour des Messins fraîchement étrillés mais qui devront se dépouiller. “Nous avons besoin d’hommes sur le terrain, des vrais“, explique le sauveur Malien Cheick ‘No Limit’ Diabaté. Est-il permis de penser que ces porteurs du maillot floqué de la croix de Lorraine se posent enfin en acteurs de leur propre avenir ? Les Nancéiens ne se posent plus guère de questions, à quatre points derrière, et avec un calendrier ardu, ils arrivent en arracheurs de dents.

Pour contrer cet enthousiasme débordant, Philippe Hinschberger devrait pouvoir compter sur l’essentiel de son effectif, avec notamment le retour de suspension de Benoît Assou-Ekotto au poste d’arrière gauche. Pour le reste, la déroute la semaine passée et l’importance du rendez-vous inciteront-ils le coach Grenat à modifier ses plans, rien est moins sûr. Quant au voisin, il y a bien eu un brin d’intox sur une éventuelle absence d’Issiar Dia, l’atout offensif numéro un du club au chardon, mais cela relève de l’anecdote. Peu importe qui, peu importe comment, des paroles aux actes, ici c’est Metz !

Le groupe messin : Didillon, Kawashima – Balliu, Bisevac, Falette, Assou-Ekotto, Milan, Rivierez – Diagne, Doukouré, Mandjeck, Cohade, Hein, Sarr, Nguette, Jouffre, Philipps, Mollet – Diabaté, Vion

Le groupe nancéien : Chernik, Ndy Assembé – Cuffaut, Cétout, Chrétien, Diagne, Cabaco, Badila – Guidileye, Pedretti, Diarra, Maouassa, Marchetti, Robic, Puyo – Hadji, Dalé, Dia, Coulibaly