[Après-match : SC Bastia- FC Metz]: Metz s’enfonce un peu plus dans la crise

Metz s’enfonce un peu plus dans la crise

La mauvaise passe traversée par le FC Metz s’est poursuivie face au Sporting Club de Bastia (2-0) qui a fait preuve d’un esprit de révolte exemplaire, auquel les Grenats n’ont jamais su répondre…La zone de relégation se rapproche.

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Le onze

Le FC Metz était attendu sur l’Ile de Beauté afin de réenclencher sa marche en avant, mais surtout pour présenter une autre image du club, bien ternie après les évènements extra-sportifs ayant fait interrompre le pourtant très prometteur début de match des Grenats face à l’Olympique Lyonnais le week-end précédent. Pour ce faire, Philippe Hinschberger peut compter sur les retours de Mollet et Assou-Ekotto, mais doit toujours œuvrer à la fois sans sa meilleure gâchette, Erding, toujours indisponible, et sans l’expérience de Jouffre et Lejeune qui ont rechuté dans leurs blessures respectives. Par ailleurs, Falette est suspendu pour ce déplacement en Corse. C’est donc sensiblement la même équipe de départ lors du duel face à Lyon qui est reconduite par l’entraîneur lorrain : à savoir Didillon dans les cages, Assou-Ekotto, Milan, Bisevac et Rivierez pour la ligne de défense ; le traditionnel trident du milieu Mandjeck-Doukouré, avec Cohade placé en meneur de jeu ; Diallo aux avants postes, accompagné par les jeunes Hein et Nguette dans les couloirs.

La première période

La rencontre démarre sous une très légère possession de balle messine mais la formation bastiaise n’est pas réellement prise au dépourvu, les transmissions dans les trente derniers mètres étant trop souvent approximatives. Alors que les Messins pêchent clairement dans la dernière ou l’avant dernière passe, les Corses prennent peu à peu leurs aises et dictent le tempo d’un match où l’agressivité et l’intensité sont de rigueur. La première brèche est ouverte par les hommes de François Ciccolini à l’initiative de Saint-Maximin qui déborde sur le flanc droit avant de servir Diallo, contré in extremis par la défense mosellane (7e). Les Bastiais, nettement plus entreprenants, vont logiquement concrétiser leur emprise physique grâce à une jolie frappe du gauche de Danic en première intention, bien servi dans la surface, après un superbe numéro de Saint-Maximin qui a déposé Milan de vitesse (1-0, 23e). La réaction messine ne se fait pas attendre : Mandjeck profite d’une bonne remise de Diallo dans la surface pour placer un plat du pied astucieux qui flirte alors avec le poteau gauche et rebondit dans le dos de Leca avant de filer en corner (27e). Les Mosellans, à peine plus incisifs dans le jeu, vont frissonner un dernier instant avec un nouveau coup d’accélération d’un Saint-Maximin décidément très en jambe, sur le côté gauche, dont le centre manque de peu son coéquipier Coulibaly (42e). Les Grenats sont fort logiquement menés à la pause.

La seconde période

Alors qu’une réaction se fait attendre du côté des protégés de Philippe Hinschberger, c’est plutôt le Sporting Club de Bastia qui repart pied au plancher. L’inarrêtable jeune Saint Maximin, qui multiplie les différences balle au pied, centre au point de penalty pour Crivelli dont la reprise de la tête est contrée par l’arrière-garde messine (47e). Les Grenats essayent en vain de sortir la tête de l’eau mais la vitesse d’exécution des Bastiais, ainsi que ce pressing exercé très haut sur le terrain annihile complètement la construction du jeu messin. Mais surtout, les Corses disposent d’un atout-maître en la personne de Saint-Maximin dont les prouesses techniques mettent en péril le bloc messin à chacune de ses prises de balle, à l’image de cette frappe limpide que détourne des poings Didillon (57e). Passée l’heure de jeu, le sentiment de révolte va -toutes proportions gardées- enfin animer l’équipe messine qui se créée successivement deux grosses occasions par Mandjeck dont le centre appuyé vers Nguette sera détourné au dernier moment par Peybernes (65e), puis par Diallo qui bute sur le portier bastiais après un joli déboulé de Sarr côté droit, entré quelques instants plus tôt (68e). Le FC Metz avait alors laissé passer sa chance. Le temps fort des Grenats s’interrompit lorsque…Saint-Maximin eut la joie de trouver le chemin des filets, à l’entame du dernier quart d’heure, après un énième numéro en solitaire dans la défense lorraine ponctué par une superbe frappe à ras du montant droit de Didillon, impuissant une seconde fois dans cette soirée (2-0, 75e). Le break étant fait, les Bastiais ne vont pas relâcher leurs efforts et s’offrir une dernière opportunité par Crivelli dont la tête est sauvée miraculeusement sur sa ligne par Assou-Ekotto (83e). Une bien triste soirée pour les Grenats, dans un jour sans.

Les notes des joueurs

Didillon (5) : le portier messin a fait son match, auteur d’une belle parade sur la jolie frappe de Saint-Maximin en seconde période ; il est abandonné par sa défense sur le premier but et ne peut rien sur le second.

Assou-Ekotto (5) : une prestation défensive correcte du latéral gauche messin, son apport offensif a demeuré quasi nul en revanche.

Bisevac (5) : un match propre défensivement du patron de la défense, qui a néanmoins eu du mal à contenir la vitesse de Saint-Maximin.

Milan (4) : sa soirée a été compliquée à l’image de cette action où il est pris de vitesse par Saint-Maximin, ce qui coûte l’ouverture du score bastiaise.

Rivierez (4) : une rencontre à oublier pour le latéral droit messin, trop de lacunes techniques qu’il n’a pas su combler, un couloir droit très peu ou mal animé, il a également souffert défensivement.

Mandjeck (6) : il est le seul à surnager dans l’entrejeu messin où sa hargne et son placement sont toujours aussi précieux, il est de plus l’auteur de la plus grosse occasion messine mais sa frappe a heurté le poteau de Leca.

Cohade (5) : un bon volume dans la construction du jeu, il n’a cependant pas la même justesse dans les transmissions qu’un Jouffre, dont l’absence s’est fait extrêmement ressentir.

Doukouré (4) : un nombre décent de ballons ratissés mais toujours ces mêmes lacunes techniques à la relance, on attend de lui qu’il monte en régime car son potentiel peut beaucoup apporter à l’équipe.

Hein (3) : il symbolise à lui tout seul l’animation offensive messine du jour, il n’a pas su créer de différences dans le jeu, un match sans, tout simplement.

Nguette (3) : à l’image de son compère Hein, il a été transparent dans la production offensive de son équipe, il a tenté mais raté quasiment tout.

Diallo (4) : il fournit toujours beaucoup d’efforts par ses appels et sa mobilité, mais il a du mal à tenir le défi physique face aux charnières centrales de L1, il a très certainement besoin d’être épaulé par Erding pour mieux s’exprimer.

L’analyse

Les semaines se suivent et ne se ressemblent certes pas sur la forme, pour les hommes de Philippe Hinschberger, mais les déconvenues, elles, s’enchaînent à un rythme effréné. A l’heure où une certaine forme de honte liée à de la bêtise purement extra-sportive (match contre Lyon stoppé net suite au jet de pétards de quelques énergumènes) se joint à la débandade sportive (défaite cuisante à Picot 4-0), les comptes du FC Metz s’en trouvent fortement affectés. Sur le terrain et en dehors. Le club mosellan ne fait plus que reculer au classement, en témoigne cette quinzième place.

En attendant la décision des Tribunaux qui devraient statuer sur l’affaire des jets de pétards courant janvier 2017, c’est bien sur les terrains que les Grenats plient et rompent en cette fin d’année 2016. A l’occasion de cette 17ème journée de L1, le FC Metz avait pourtant l’occasion de distancer confortablement un concurrent très mal en point (Bastia n’avait plus gagné le moindre match depuis la mi-septembre). Mais cette récente fâcheuse habitude de relancer les équipes en difficulté a refait surface (après Lorient et Nancy) sur l’Ile de Beauté où les Bastiais ont semblé beaucoup plus entreprenants et surtout largement plus dans une configuration « survie », qui fait tant défaut au collectif messin, plutôt dans une logique de retenue. Pas forcément bon signe pour la suite des hostilités.

Dans cette période sombre, Metz ne sait toujours pas si la rencontre face à Lyon sera rejouée un jour. Ce qui est certain, c’est que les évènements du week-end précédent ont bouleversé les esprits grenats et brisé cet élan si prometteur entre-aperçu pendant une demi-heure face aux Lyonnais, à l’instar du jeune Hein, si méconnaissable face à Bastia. Tâche à Hinschberger et à son staff de trouver le bon remède pour remettre de l’ordre dans la machine messine.

Mathieu Desjardins

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