[Après-match : Paris FC – FC Metz] Le leader est tombé…

A l’occasion de la huitième journée de L2, les Grenat ont été surpris à Charléty face à une équipe du Paris FC particulièrement réaliste, bien que réduite à dix pendant plus d’une mi-temps (2-1)…

 

La composition

 

C’est avec un matelas de points bien confortable et une confiance au plus haut que les Messins avaient rendez-vous à Charléty pour y affronter le Paris FC. Si le début de saison des Parisiens n’est pas inoubliable, les hommes de Mécha Bazdarevic ne demeurent ni plus ni moins que la meilleure défense du championnat sur leur terrain (0 but encaissé). La tâche s’annonce donc corsée de ce point de vue-là. Mais le FC Metz peut compter sur un groupe au quasi complet. Seul Maiga manque toujours à l’appel mais il devrait être opérationnel rapidement alors qu’Udol est toujours aux soins pour son genou. Au niveau de la composition concoctée par Frédéric Antonetti, seuls deux changements sont à noter par rapport à l’équipe alignée cinq jours plus tôt. Dans le couloir droit de la défense, Rivierez cède sa place à Jans tandis que le poste d’avant-centre est laissé à Rivière, ce qui peut paraître étonnant. Le meilleur buteur du championnat Diallo est ainsi délocalisé sur l’aile droite de l’attaque messine, au détriment de Boulaya qui prend ainsi place sur le banc.

 

Le film du match

 

A Charléty, ce sont les 300 minoritaires supporters mosellans qui donnent de la voix en même temps que les Grenat -vêtus de blanc pour l’occasion- impriment le tempo en ce début de rencontre. En dépit d’une très large possession du ballon (près de 65%), le FC Metz est pourtant cueilli à froid dès la première incursion parisienne dans sa surface. Profitant d’une perte de balle de Cohade à l’entrée de la surface, Perraud hérite du cuir avant de tenter sa chance avec réussite et de fusiller par la même le portier mosellan (1-0, 12ème). Un début de match qui se complique davantage lorsque Nguette, touché à la cuisse, doit céder sa place (14ème). Pour autant, le jeu lorrain se met peu à peu en place et les combinaisons sur le couloir gauche messin se multiplient. Sans succès. Les locaux, acculés dans leur camp, sont sur le point de craquer mais Perraud le buteur est cette fois-ci l’auteur d’un superbe sauvetage suite à un joli coup de tête de Diallo (32ème). Tout porte à croire que les protégés de Frédéric Antonetti vont rapidement revenir au score. D’autant plus, que quelques minutes plus tard, Delaine se fait faucher par derrière par Lopez, lequel est logiquement exclu par l’arbitre (37ème). Les Grenat poussent et contraignent ainsi les Parisiens à la faute. A la suite d’un dégagement de Demarconnay contré par le dos de Diallo, le ballon retombe sur la barre avant de rebondir sur la ligne (39ème). Définitivement en manque de réussite dans ce premier acte, le FC Metz cèdera même une seconde fois lors du premier corner botté par les locaux : une mésentente dans l’axe contraint Sunzu à dévier involontairement le cuir dans son propre but (2-0, 45ème). Un petit hold-up en soi.

 

Désireux de rectifier rapidement le tir, les Grenat auront la chance de ne pas trop gamberger dans cette seconde mi-temps. Suite à un joli relai entre Cohade, Rivière et Delaine, le dernier nommé a tout le temps d’adresser une merveille de centre vers Diallo qui ne se fait pas prier pour reprendre le ballon d’un superbe coup de tête décroisé (2-1, 46ème). Le match est relancé. Malgré ce retour au forceps, ce deuxième acte sera moins réussi par les Messins. Possédant toujours la main mise sur le jeu et le cuir, les partenaires de Cohade auront beaucoup de mal à trouver de l’espace entre les lignes. Ni les entrées en jeu de Gakpa puis Boulaya ne permettront aux mosellans de faire basculer la rencontre. La meilleure opportunité lorraine sera finalement le fruit d’une mésentente assez énorme entre Bong et son gardien, mais Diallo ne sera pas assez prompt pour scorer une deuxième fois (61ème). Du milieu de la deuxième période jusqu’à la fin de la rencontre, aucune véritable opportunité ne sera à mettre au crédit du leader messin, qui lâche ainsi ses trois premiers points de la saison. Un concours de circonstances, analysera à chaud Frédéric Antonetti.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Delaine (6) : une grosse activité dans l’entrejeu, en témoigne ces 12 ballons récupérés, de la justesse et le tout couronné par ce but décisif qui amène la victoire à son équipe ; il semble avoir gagné sa place.
Diallo (6) : dans une rencontre oû l’attaque messine s’est montrée timorée, on a eu l’occasion d’apprécier la capacité du Zambien à se montrer costaud dans les duels et relativement propre dans la relance ; avec son compère Boye, ils forment un axe central extrêmement solide.

 

Les flops :

Traoré (4) : rapidement entré en jeu après la sortie de Nguette, l’ailier malien n’est jamais parvenu à insuffler le danger dans la défense parisienne. Une déception pour le moment.
Angban (4) : beaucoup de pertes de balle, de ballons mal dosés : le milieu relayeur messin n’a pas eu son rayonnement habituel sur le jeu, pêchant notamment dans l’avant dernière passe.
Oukidja (4) : dans une partie ou le portier messin n’a quasiment pas eu à s’employer, on peut lui reprocher de ne pas être « décisif » sur le premier but et de ne pas sortir sur le deuxième.
Cohade (4) : à l’image d’Angban, le capitaine lorrain n’a pas joué à son véritable niveau : d’abord coupable sur l’ouverture du score à cause de sa mauvaise relance, il concède également le corner qui amène le second but parisien.

 

L’analyse

 

Ça y est, ce qui devait arriver est désormais chose faite. Le leader messin est tombé. Certes, les supporters du club à la Croix de Lorraine regretteront que l’échéance n’ait pas été retardée plus longtemps. Un week-end où, plus au Sud, le voisin nancéien a récolté ses trois premières unités de la saison, le FC Metz a quant à lui suivi le chemin inverse, concédant ainsi sa toute première déconvenue de l’année. Une coïncidence assez étonnante. Pour en revenir au jeu, d’aucuns diront que le Football est parfois cruel. Les Grenat sont en effet tombés sur un os en région parisienne alors qu’ils avaient pourtant plutôt bien maîtrisé la partie…

En première période, les Lorrains ont d’ailleurs copieusement dominé le jeu avant de se faire surprendre sur une frappe improbable puis sur un défaut de marquage faisant suite à un corner. En supériorité numérique peu après la demi-heure de jeu, les joueurs de Frédéric Antonetti ont certainement cru -à tort- que la rencontre allait forcément tourner en leur faveur, comme à l’accoutumée. Cela n’a d’ailleurs été pas loin d’être le cas. De retour des vestiaires, la réduction du score des mosellans laissait tout de même présager d’un come-back victorieux. Surtout que les Parisiens semblaient piocher physiquement tout en lâchant du terrain de façon progressive. Mais il en a été tout autre. Malgré une domination outrageuse en seconde mi-temps, jamais les Grenat n’ont su recoller au score. Cette carence dans le jeu messin peut s’expliquer par différentes raisons.

Tout d’abord, et cela s’est confirmé sur l’ensemble de la rencontre, les Messins n’ont jamais su trouver de l’espace entre les lignes, encore moins de profondeur pour servir Diallo ou Rivière dans de bonnes conditions. Avec les changements résolument offensifs du début de seconde période, il est regrettable que ni Gakpa, ni Boulaya n’aient su combiner, pêchant trop souvent par des mauvais choix. Le manque de recherche de l’espace sur les ailes a donc fait défaut au jeu messin. Face à un bloc compact et bien revigoré malgré l’infériorité numérique pendant près d’une heure, le FC Metz n’a pas été suffisamment dangereux à l’approche des trente derniers mètres. Il va sans dire que la sortie prématurée sur blessure de Nguette n’a pas aidé, tant l’on sait la capacité de l’ailier sénégalais à multiplier les efforts dans son couloir.

Et puis, il faut quand même le souligner, si l’étincelle ne s’est jamais produite, cela est grandement dû à la qualité du Paris FC et à la rigueur défensive dont a fait preuve la formation de Mécha Bazdarevic. Une équipe vaillante qui a « joué un match de coupe », s’évertuait à penser Frédéric Antonetti, à l’issue de la rencontre. Seul Diallo est parvenu à tirer son épingle du jeu dans les airs. Au sol, les Lorrains sont tombés sur un mur, renvoyant inlassablement tout ce qui tentait de s’y approcher. La série désormais brisée, nul doute que le FC Metz ne devrait pas éprouver de trop grandes difficultés à repartir de l’avant. Du reste, il demeure toujours le leader incontesté de ce championnat de L2.

 

M.D

P