[Après-match : FC Metz – FC Lorient] Et soudain, Vion …

Thibaut Vion, la lueur d’une pâle soirée, où le retour inattendu d’un buteur tant attendu…

Dans un match qu’il s’est inexplicablement compliqué, le FC Metz a accroché Lorient (3-3) grâce à l’entrée en jeu fracassante de l’inattendu Thibaut Vion. Une maigre satisfaction.

Le onze

On ne change pas une équipe qui gagne à nouveau. Philippe Hinschberger reconduit donc le même onze qu’à Toulouse, une ligne arrière composée de Ivan Balliu, Milan Bisevac, Simon Falette et Benoît Assou-Ekotto. Au milieu Georges Mandjeck et Cheick Doukouré oeuvrent à la récupération, Opa Nguette et Kévin Lejeune, capitaine, animent les ailes, Yann Jouffre étant à la baguette et derrière Habib Diallo.

La première période

Les Lorientais peinent à sortir le ballon dès l’entame mais c’est bien Sylvain Marveaux qui chauffe le premier les gants du gardien adverse, en l’occurrence Thomas Didillon, d’une frappe du gauche à vingt mètres (7′). Dans la foulée, Opa Nguette accélère dans son couloir droit et centre aux six mètres mais Habib Diallo est trop court pour reprendre le ballon (8′). Comme souvent, c’est un coup de pied arrêté qui fait la différence. Sur un corner de Yann Jouffre, Simon Falette est trouvé aux six mètres, dos au but. Il parvient à contrôler et à se retourner avant de placer une demi-volée du gauche dans le petit filet de Paul Delecroix (1-0  11′). Au lieu d’appuyer, Metz se laisse distraire et Abdul Waris profite d’une remise de Benjamin Moukandjo, en retrait pour se replacer dans l’axe et envoie une frappe tendue à ras de terre au fond des filets, sans réaction de Milan Bisevac ou Thomas Didillon (1-1  16′). Habib Diallo est proche de redonner l’avantage aux siens dans la minute mais sa tête décroisée passe de peu à côté du but (17′). Un centre de Benoît Assou-Ekotto est repris par Bisevac, mais sa tête atterrit dans la niche de Delecroix (29′). Metz essaye encore par Opa Nguette d’une frappe tendue à l’entrée de la surface, captée en deux temps par le portier breton, lequel écarte encore d’une claquette un bon ballon de Yann Jouffre (38′).

La seconde période

Les Messins rentrent timidement sur la pelouse. Et Lorient prend l’avantage sur un bon décalage de Vincent Le Goff pour Cafu qui centre fort pour Benjamin Moukandjo, seul devant le but (1-2  54′). Puis Renaud Cohade, fraîchement entré en jeu, commet la faute sur Marveaux, dans la surface. L’arbitre désigne le point de pénalty que transforme Moukandjo en prenant Didillon à contre-pied (1-3  61′). Metz accuse le coup même si Diallo, en bout de course, croise un peu trop sa frappe (66′). Après une petite partie de billard, Cafu croit corser l’addition mais Bisevac sauve le navire messin d’un tacle heureux (70′). Philippe Hinschberger décide alors de lancer Thibaut Vion dans l’arène. Sur son premier ballon, l’attaquant messin reprend victorieusement de la tête un centre de Balliu (2-3  75′). Puis, sur un corner côté gauche, il réédite en décroisant cette fois-ci parfaitement hors de portée de Delecroix (3-3  78′). Les Messins, revenus de nulle part, tentent de forcer mais Lorient se montre très menaçant en contre, une première fois sur une remise intelligente de Waris pour Moukandjo que le Camerounais place étonnamment à côté (81′), puis sur une frappe en force du même Moukandjo, au-dessus (85′). Une dernière situation douteuse dans la surface, entre Jimmy Cabot et Falette, fait frissonner Saint-Symphorien (90′). Metz sauve les meubles.

L’analyse

Metz n’y arrive décidemment pas. La confirmation est une épreuve sans réussite pour des Messins retombant ostensiblement dans des travers que l’on pensait enfin derrière eux. Solides et appliqués une semaine plus tôt, ils ont totalement déjoué malgré une entame appréciable et la satisfaction d’une ouverture du score. Pourtant, face à la lanterne rouge, et malgré l’avantage au score, le scénario redondant consistant à relancer les équipes hors du coup, a été éminemment respecté. Incapables de hausser de niveau et d’intensité, les Messins ont été punis sur des errements grostesques, et auraient pu boire le calice jusqu’à la lie en fin de match, même après le doublé salvateur du héros de la soirée, Thibaut Vion.

Non, vraiment, bien difficile de cerner la cuvée 2016-2017 du FC Metz à domicile, ayant déjà encaissé la bagatelle de 19 buts ! Un bilan compensé par sa relative solidité à l’extérieur, mais qui pose question. Metz ne sait pas évoluer en bloc comme il parvient à le faire loin de sa pelouse. Au final, un nombre conséquent d’occasions concédées et proportionnellement de buts encaissés.

Face à des Lorientais logiquement plus fébriles, les joueurs de Philippe Hinschberger ont pourtant eu l’entame idéale, mais comme s’il se prenait pour celui qu’il n’est pas, ce FC Metz a abandonné toute idée d’enfoncer un peu plus son adversaire du soir, pour au contraire lui permettre d’y croire et de mener la vie (très) dure pendant près d’une heure. L’éclaircie (heureuse) nommée Thibaut Vion ne doit aucunement cacher un ensemble de lacunes frustrantes autant que pénalisantes.

Les joueurs

Thomas Didillon est allé chercher trois fois le ballon au fond de ses filets, sans avoir quelque chose à se reprocher sur celui-ci. Terriblement frustrant pour un gardien, globalement serein et appliqué, exception faite sur quelques relances précipitées.

La ligne défensive a souffert, à 3-3 c’est un pléonasme, mais à l’exception de Benoît Assou-Ekotto, calme et sûr, les autres se sont mis parfois seuls en danger, Ivan Balliu disparaissant au fur et à mesure des débats, autant que Milan Bisevac et Simon Falette, moins présents qu’à l’accoutumée. On saluera néanmoins le sauvetage grande classe du serbe évitant un naufrage définitif et le joli but digne d’un goleador du second.

Le milieu a perdu la bataille. Georges Mandjeck, pourtant en progression match après match, a davantage peiné et offert quelques passes malheureuses sans conséquences facheuses. Cheick Doukouré a été comme trop souvent sur courant très alternatif mais rend au final une copie trop terne et brouillonne. Si Opa Nguette a tenté avec punch et justesse, Kévin Lejeune s’est empêtré dans un apport offensif maladroit. Yann Jouffre s’est démené, mais trop loin de l’attaque messine. Juste dans ses coups de pied arrêtés.

Habib Diallo n’est décidemment pas fait pour évoluer dans ce schéma qui ne lui sied pas. Jamais en bonne position, il a subi plus qu’agi, mais pouvait-il en être autrement ?

 

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