[Après-match : FC Metz – AJ Auxerre] Affligeant…

En match décalé de la 13ème journée de L2, le leader mosellan a tout fait « à l’envers » sur sa pelouse et a ainsi concédé un revers mérité face à Auxerre, qui réalise le coup parfait (0-1) malgré un penalty manqué…

 

La composition

 

A l’occasion de cette dernière manche comptant pour la 13ème journée de L2, les Lorrains peuvent, en cas de succès, prendre leurs distances avec le groupe de poursuivants (Brest, Lens, Lorient) et matérialiser ainsi respectivement 4, 5 et 6 unités sur ces derniers. Avant cela, il s’agit pour les hommes de Frédéric Antonetti de mettre à mal la formation d’Auxerre, dirigée par un certain Pablo Correia (ex : Nancy). Après avoir fait tourner en coupe, le technicien mosellan décide de revenir aux fondamentaux, à un degré moindre. Alors que Oukidja reprend sa place dans les buts, la ligne de défense habituelle est alignée même si Jans est préféré à Balliu côté droit. Au milieu, l’indéboulonnable Cohade -qui effectue par la même sa 57ème apparition en championnat consécutive- est accompagné par Gakpa et Maiga, dont c’est la deuxième titularisation de rang. Pas de surprise notoire au niveau du trident offensif (Boulaya-Diallo-Niane). Petite surprise en revanche par rapport aux choix du coach : Jallow réapparaît dans le groupe alors que Monteiro et Traoré ne sont pas convoqués pour cette rencontre.

 

Le film du match

 

Fort de ses 9000 supporters, le stade St-Symphorien sonne résolument creux. Sur le terrain, comme à son habitude, le FC Metz investit d’entrée le camp adverse en alternant jeu long / jeu court pour tenter de trouver des espaces dans les trente derniers mètres. C’est sur un coup franc, botté par Cohade, que les locaux allumeront la première brèche : la tête de Sunzu est cependant trop molle pour inquiéter Michel (2ème). Et ce sera à peu près tout pour les Grenat. Le premier acte sera en effet copieusement dominé par l’équipe de Pablo Correia dont le pressing et le quadrillage du terrain se révèlera particulièrement efficace. Après une première incursion de Philippoteaux (15ème), les visiteurs s’offriront même le luxe d’ouvrir le score -une première cette saison pour un adversaire messin à St-Symphorien- suite à une belle séquence auxerroise orchestrée par Féret dont la passe claquée trouve Dugimont qui, grâce à un contrôle orienté fabuleux, s’en va battre Oukidja d’un petit piqué astucieux (0-1, 32ème). Un avantage au score mérité, tant les Lorrains déjouent en cette première mi-temps. Peu avant la pause, Auxerre bénéficiera même d’un penalty suite à une faute de Sunzu dans la surface mais le virevoltant Philippoteaux verra sa molle tentative captée avec un peu de réussite par Oukidja (44ème). On pense alors que Auxerre a laissé passer sa chance et que Metz va se retrouver gonflé à bloc pour renverser la vapeur.

 

Le début de seconde période des Messins ne modifiera pas foncièrement la physionomie du match. Toujours appliqués et bien en place, les Auxerrois ne témoignent d’aucun signe de faiblesse. Malgré deux changements effectués dès la mi-temps, le club à la Croix de Lorraine persiste dans ses travers du jour. L’envie, la combattivité et la percussion font défaut à Cohade et ses partenaires. Particulièrement insipides aussi bien dans les transitions défensives que dans le jeu offensif, les Grenat s’exposent forcément, concédant bêtement des munitions à leur adversaire (54ème, 72ème) qui, heureusement, ne parviendra guère à tuer le match. Du côté mosellan, seule l’entrée en jeu de Jallow apporte un soupçon de fraîcheur. Fort de sa patte gauche, le jeune ailier gambien offrira la balle d’égalisation à Niane mais ce dernier sera devancé par l’excellent Souprayen, venu tacler à son encontre (78ème). Nonobstant cela, le FC Metz se dirigera lentement mais sûrement vers sa troisième défaite de la saison en championnat après un ultime raté de Maiga aux abords de la surface (90ème+4).

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Oukidja (6) : ultra sollicité tout le long de la partie, la prestation du gardien messin demeure l’unique satisfaction de la soirée ; avec un penalty capté et trois parades de grande qualité, l’addition aurait pu être très lourde.

Les flops :

Jans (2) : déjà très médiocre en Coupe face à Amiens, le latéral luxembourgeois enchaîne les prestations décevantes depuis un moment ; pas sûr qu’il gardera longtemps sa place de titulaire au vu de la concurrence…
Maiga (2) : préféré à Monteiro et surtout Fofana dans cette position de n°6, l’ex-Stéphanois a absolument tout raté, aussi bien dans la relance que dans les duels ; attention, là aussi la concurrence est rude…
Niane (2) : un impact proche du néant dans cette rencontre, jusqu’à l’action de Jallow en toute fin de rencontre où il est devancé in-extremis par un défenseur auxerrois.

Une liste qui aurait pu être très longue ; on s’arrêtera là, cependant…

 

L’analyse

 

Pour la deuxième fois consécutivement à domicile, Metz a déçu ses supporters. Après la désillusion plus frustrante qu’autre chose enregistrée en CDL face à Amiens, le club à la Croix de Lorraine était cette fois-ci totalement hors du coup. Une frange non majoritaire du public s’est même permis de manifester des sifflets à l’issue de la rencontre. C’est qu’ils ne nous y avaient pas habitués (à de telles prestations), les bougres ! Si les Grenat ont été méconnaissables, il faut saluer avant tout l’excellente performance d’Auxerre et de son coach en particulier, qui a su s’adapter tactiquement pour faire déjouer le leader mosellan. Les téléspectateurs de cette rencontre, et notamment ceux qui étaient au stade lundi soir, ont pu se rendre compte de la cause principale à une telle déchéance tactico-collective. L’AJA a en fait su répondre à une double équation essentielle…

Celle-ci consistait d’abord au fait de défendre en avançant tout en restant unis à travers un positionnement et une gestion de la largeur irréprochables. En second lieu, il s’agissait pour les Yonnais d’aller agresser -dans le bon sens du terme- le porteur du ballon en le pressant et en lui laissant un minimum de solutions vers l’avant.

Au fur et à mesure, Metz s’est alors fait « manger » dans chaque duel. Progressivement, les visiteurs ont pris l’ascendant psychologique dans la partie. Les Grenat se sont délités, jusqu’à perdre leur jeu de possession et la maîtrise qui est la leur à l’accoutumée. Sans commettre d’erreurs, Auxerre a su demeurer efficace dans les deux zones de vérité sans trop se mettre en danger grâce à sa rigueur organisationnelle. Ou comment faire sombrer collectivement et individuellement le leader -toujours- incontesté de la L2…

 

M.D

P