[Après-match CDL : FC Metz – Amiens SC] Bye Bye la Coupe !

En dépit d’une domination assez nette, les Grenat sont tombés sur leur pelouse dès les 1/16ème de finale de la CDL face à une équipe amiénoise particulièrement effrayante de réalisme (1-2).

La composition

De retour en CDL après avoir passé avec brio les deux tours précédents durant le mois d’août -que cela paraît lointain-, les Grenat reçoivent Amiens, néo club de l’Elite, avec en ligne de mire l’obtention du précieux sésame pour accéder aux 1/8ème de finale et ainsi peut être affronter un adversaire de prestige. Avant cela, les partenaires de Sunzu se doivent d’éliminer une équipe picarde réputée coriace mais qui traverse une passe difficile en championnat de L1. Pour remuer un peu plus le couteau sous la plaie, Antonetti modifiait largement son onze habituel tout en maintenant une ossature solide. Delecroix prend en effet la place dans la cage, tandis que l’arrière-garde n’est pas trop bouleversée si ce n’est le retour de Jans sur le flanc droit et de Balliu côté gauche, tandis que Fofana et Sunzu forment la paire axiale. Au milieu, le trio Angban-Maiga-Monteiro permet au capitaine Cohade de souffler un peu. Alors que Gakpa, Boulaya et Diallo sont sur le banc des remplaçants, c’est Rivière qui se voit confier la tâche d’avant-centre, soutenu par Niane et Traoré sur les ailes. Pour cette rencontre, seul Rivierez est absent pour cause de suspension.

Le film du match

Dans les tribunes de St-Symphorien quasi vides et délaissées par une partie de ses ultras, une atmosphère morbide s’empare du stade, en cette veille de fête des morts. De la vie, il y en a en revanche sur le terrain ou les deux équipes ont décidé de démarrer la partie tambours battants. Après quelques bonnes séquences orchestrées par les locaux, ce sont les visiteurs qui obtiennent un premier coup franc. Alors que la frappe de Otero semble anodine, le malheureux Niane dévie malencontreusement le cuir dans ses propres filets (0-1, 4ème). S’il fait plutôt bon en cette soirée automnale, les Messins sont cueillis à froid… Voilà qui ne présage rien de bon. Par la suite en effet, dans ce premier acte, les partenaires de Sunzu -promu capitaine en l’absence de Cohade- ne parviendront jamais véritablement à insuffler le danger dans le camp amiénois. Une équipe messine forcément endolorie et sonnée par ce but aussi chanceux qu’inespéré pour la formation de Christophe Pélissier. Dans l’entrejeu, les Lorrains sont pourtant maîtres du jeu. Mais une fois le ballon récupéré et amené aux abords de la zone de vérité, c’est le désert. Devant, le jeune Niane a du mal à ajuster sa mire (21ème et 29ème), Traoré est hors du coup malgré une tentative lointaine (32ème), tandis que les efforts de Rivière apparaissent vains. Les Picards regagnent ainsi les vestiaires sans avoir frappé au but…

Les mots de Frédéric Antonetti semblent avoir porté leurs fruits. Car après le repos, la formation mosellane démontre davantage de pugnacité et d’envie sur le rectangle vert. Après un premier quart d’heure quelconque, le FC Metz parvient enfin à trouver le bon tempo. Les latéraux messins sont enfin servis sur les ailes à l’image de Jans, qui malheureusement glisse au moment décisif (61ème) et de Balliu, très en vue au cours de cette seconde période. Rivière monte aussi en régime : après avoir buté sur Dreyer (63ème), l’avant-centre grenat parvient ensuite à couper victorieusement un centre de Boulaya côté gauche, lequel est entré en jeu avec une facilité technique déconcertante (1-1, 70ème). Metz a enfin réussi à égaliser et le match est censé désormais basculer dans le bon sens. Que nenni, un mauvais replacement sur l’engagement et revoilà les Picards reprendre l’avantage au cours d’une attaque placée rondement menée et conclue avec un sang-froid chirurgical par Otero devant Delecroix (1-2, 71ème). Un coup de massue définitif et rédhibitoire. Malgré un dernier quart d’heure de folie durant lequel les protégés d’Antonetti feront le siège de la surface normande, le score ne bougera plus. Il faut dire aussi que l’état de grâce du portier amiénois (84ème et 88ème) conjugué à l’absence de réussite messine du jour est stupéfiant. Et Metz de s’incliner d’une façon assez improbable : deux buts concédés pour un seul tir subi !

Les notes des joueurs

Les tops :

Monteiro (6) : de l’abattage physique et de la combativité dans les efforts, du jus pour presser et relancer proprement, le milieu de terrain de poche a réalisé un match de qualité.
Sunzu (6) : le patron de la défense messine a une nouvelle fois parfaitement rempli son rôle de pilier ; solide dans les duels, il est également difficilement prenable en un- contre-un.

Les flops :

Niane (2) : une note calamiteuse pour un joueur qui aura décidément fait tout à contre-courant ; entre déchets techniques, mauvais choix, tirs manqués ou but contre son camp, l’attaquant sénégalais aura vécu un calvaire sur le terrain ; cela peut arriver…
Traoré (4) : une qualité technique évidente mais malheureusement insuffisante pour peser dans le jeu offensif de son équipe, une fois de plus ; on est en droit d’attendre plus…
Jans (4) : peu inquiété sur le plan défensif certes, mais un déchet considérable dans son apport offensif qui semble s’expliquer par un cramponnage visiblement défaillant.

L’analyse

Après avoir su s’affranchir des deux premiers tours, Metz s’est fait éjecter de la CDL au travers d’une rencontre qu’il aura pourtant copieusement dominer face à une formation picarde pas entreprenante pour un sou mais diablement efficace dans les zones de vérité. La dure loi du Football, finalement. Et oui, Metz le sait bien -et surtout cette saison- que dominer n’est pas gagner. Même si cela peut aider sur la base du long terme, forcément.

En ce début d’automne, les Grenat ont ainsi pu s’apercevoir de la différence d’efficacité immanente à un club de première division, quand bien même il ne s’agit « que » d’Amiens, promu il y a de cela deux saisons. Un adversaire qui, sur le papier, se situe à la portée du FC Metz en termes de jeu. Mais son expérience à jouer sa survie tous les weekends au sein des joutes du championnat de L1 lui confère un atout supplémentaire dans les matchs couperets. Une bonne leçon, finalement, en vue des éventuels tours de barrage que le club mosellan aura à disputer s’il échoue au pied du podium à l’issue de la saison.

La parenthèse de la CDL officiellement refermée, les Lorrains vont pouvoir se consacrer à leur objectif prioritaire qui est de figurer parmi le top 2 pour assurer sa promotion en mai prochain. D’ici là, Metz aura eu le loisir d’effectuer d’autres pauses dans sa saison. A condition de jouer à fond l’autre coupe, l’unique, la vraie (la Coupe de France) et de ne pas trembler face aux voisins de Sarreguemines, le weekend du 17 et 18 novembre. A coup sûr, les Messins ne rencontreront pas à chaque fois une équipe au réalisme absolu. Il s’agit alors pour Antonetti et son staff de corriger et rectifier certains détails technico-tactiques afin qu’une telle déconvenue ne se reproduise pas de sitôt. Rendez-vous pris lundi prochain pour repartir de plus belle à l’occasion de la venue d’Auxerre.

M.D

P